Depuis le début du bras de fer entre le MINSEP et la FECAFOOT, l’emblématique Roger Milla, véritable légende du football camerounais, a mystérieusement choisi le mutisme comme mode de communication. Pourtant, cet homme aux prises de position tranchées et aux déclarations incendiaires n’est pas réputé pour rester en retrait lorsqu’il s’agit des enjeux qui touchent son sport de prédilection. Mais pourquoi ce silence déconcertant ?
Alors que la crise opposant le MINSEP, soutenu par la présidence de la République, Paul Biya, et Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT, atteint son paroxysme, Roger Milla, habituellement omniprésent dans les débats footballistiques, semble curieusement s’être retiré des projecteurs. Malgré sa présence dans les gradins lors des matchs de plays-off à Yaoundé, sa voix n’a pas résonné. Un comportement étrange qui soulève des interrogations légitimes.
Ce silence contraste fortement avec les prises de position passées de Roger Milla. En réaction à l’annonce de l’ouverture d’une procédure contre le président de la FECAFOOT par la CAF, Milla avait alors exprimé des opinions véhémentes, affirmant que l’intervention de l’instance dirigeante du football africain dans les affaires internes du football camerounais était injustifiée. Ses mots, rapportés avec fidélité, résonnent aujourd’hui d’une ironie amère.
Cependant, la récente enquête menée par le journaliste Boris Bertolt pour le média camerounais « L’Attaquant » révèle un aspect inattendu de cette situation. Des liens financiers étroits entre Roger Milla et la FECAFOOT auraient été mis au jour. Selon ces investigations, Milla bénéficierait d’un contrat lucratif avec la fédération, lui garantissant une somme conséquente de 50 millions de FCFA par an.
Les prétendues preuves découvertes révèlent que des paiements substantiels ont été effectués en faveur de Milla, en plus d’avantages tels que des voyages entièrement pris en charge lors des compétitions internationales des Lions Indomptables. Ces révélations, selon certains observateurs, éclairent d’un jour nouveau le silence de l’ancien joueur, jetant un doute sur la neutralité de sa position dans ce conflit.
Le cas de Roger Milla n’est pas isolé, puisque d’autres anciennes gloires du football camerounais, telles que Patrick Mboma Ndem, bénéficieraient également de contrats similaires avec la FECAFOOT de Samuel Eto’o selon la même source. Cette situation, où d’anciens joueurs se voient potentiellement rétribués pour leur « compromission », soulève des questions éthiques et morales, alors que les clubs, les employés et les fournisseurs du football camerounais peinent à maintenir le cap si l’on se réfère aux dires de ce fameux journaliste ayant fait cas de ces révélations.
Dans un contexte où l’intégrité et la transparence sont des éléments cruciaux pour la santé et la crédibilité du football, ces révélations jettent une lumière crue sur les dynamiques complexes qui animent les coulisses du sport roi au Cameroun. En attendant des réponses claires et des actions concrètes, le mutisme de Roger Milla résonne comme un écho troublant de cette réalité complexe et souvent opaque.