Angel Di Maria, le champion du monde 2022, a dû renoncer à son rêve de finir sa carrière à Rosario Central, son club formateur. Après une carrière impressionnante commencée en 2007 à Benfica, il espérait revenir à Rosario, mais la violence et les menaces des cartels l’ont contraint à abandonner ce projet.
Un rêve brisé par la violence
Angel Di Maria avait toujours exprimé son désir de retourner à Rosario Central. Cependant, la montée des violences dans la ville, désormais contrôlée par des narcotrafiquants, l’a forcé à revoir ses plans. Dans une interview émouvante à Rosario3, Di Maria a partagé les détails de cette décision douloureuse.
« Je l’ai toujours dit, c’était mon rêve. Là, c’était le moment idéal, juste après avoir dit au revoir à la sélection, mais ça n’a pas été possible. Parfois, tout semble beau, mais des choses comme celles qui me sont arrivées à moi et à ma famille se passent. Je me sens mal de ne pas pouvoir réaliser ce rêve, mais les menaces ont été plus fortes, ma décision est basée sur la tranquillité et le bonheur de ma famille », a-t-il déclaré.
Une famille menacée
L’ancien joueur du Paris Saint-Germain a révélé les menaces terrifiantes reçues par sa famille, qui ont commencé alors qu’il était aux États-Unis avec la sélection argentine, le 25 mars dernier. Après une menace initiale, Di Maria a immédiatement réalisé l’ampleur du danger. Malgré les préparatifs pour son retour – une maison prête, le déménagement organisé, et ses filles inscrites à l’école – il a dû annuler ses plans pour garantir la sécurité de ses proches.
« Ma femme avait tout préparé, la maison était prête, le déménagement aussi, les filles étaient inscrites à l’école. […] Mais je prends cette décision après la première menace. J’étais aux USA avec la sélection et là, je me suis dit que c’était impossible. […] Ils ont menacé ma famille, je ne vais pas le permettre », a-t-il confié.
Des menaces explicites
Les menaces se sont intensifiées, incluant des attaques dans le quartier de ses parents et dans l’agence immobilière de sa sœur. L’une des menaces les plus choquantes fut l’envoi d’une boîte contenant une tête de cochon avec une balle dans le front, accompagnée d’un message menaçant directement la fille de Di Maria, Pia.
« Il y a eu une menace dans le quartier de mes parents […] Puis, dans la foulée, il y en a eu une dans l’agence immobilière de ma sœur […] C’était une boîte avec une tête de cochon et une balle dans le front, avec un message qui disait que si je revenais à Rosario Central, la prochaine tête serait celle de ma fille Pia », a révélé Di Maria.
Une décision pour la sécurité de tous
Conscient de la situation désespérée des habitants de Rosario, Di Maria a choisi de ne pas demander de protection spéciale pour lui-même. « Après les menaces, j’ai dû payer de la sécurité pour mes sœurs et ma famille. Mais comment je pourrais oser demander de la sécurité privée pour moi de la part du gouvernement quand des Rosarinos sont tués comme si de rien n’était ? […] Je veux de la sécurité pour tout le monde », a-t-il conclu.
Cette décision, bien que douloureuse, souligne la triste réalité de la ville de Rosario et des nombreux habitants qui y vivent sous la menace constante des cartels. Tandis qu’Angel Di Maria reprend le chemin de Lisbonne, son témoignage rappelle à tous la cruauté des circonstances qui l’ont obligé à abandonner son rêve pour la sécurité de sa famille.