Dans un match totalement fou, la Côte d’Ivoire a réussi, in extremis, à battre le Mali, au stade de la paix de Bouaké, lors d’un match comptant pour les quarts de finale de la CAN 2023 et fonce vers les demi-finales.
Hier, les supporters ivoiriens et maliens sont passés par toutes les émotions lors du duel fratricide qui a opposé les deux équipes en quarts de finale de la CAN 2023. Retour sur le film de cette rencontre qui restera, à jamais, dans l’histoire du football africain.
Le Mali débute tambour battant et manque une opportunité en or
Dès le début de la rencontre, le Mali affiche clairement ses ambitions en multipliant les actions de but sur la défense ivoirienne. À la 12e minute de jeu, les Aigles pensent avoir obtenu un penalty sur une main visible d’Odilon Kossonou dans la surface de réparation mais la Var intervient et annule ce pénalty pour un retour de hors-jeu sur l’action de Sikou Niakaté. Toutefois, ce coup du sort n’impacte en rien le début de match tonitruant des hommes de Sékou Chell qui continuent de pilonner la défense. À la 17e minute, Odilon Kossonou, encore lui, suite à une mauvaise lecture de jeu se fait subtiliser le ballon par Sinayoko, ce dernier maladroitement commet une faute incontestable sur l’attaquant malien occasionnant cette fois-ci un pénalty indiscutable pour le Mali. Alors que toute la Côte d’Ivoire croit à l’ouverture du score des maliens après le début de match cauchemardesque des Éléphants, Yahia Fofana, le portier ivoirien, jusque-là quelque peu décrié par les supporters, sort le grand jeu et repousse le penalty de Noss Traoré, ce qui provoque une scène de liesse dans un stade de la paix de Bouaké déjà en ébullition.
Odilon Kossonou écope d’un carton rouge et laisse ses coéquipiers en infériorité numérique
Auteur d’un début de match très difficile, le défenseur du Bayer Leverkusen va boire le calice jusqu’à la lie. À la 43e minute, sur une perte de balle stupide de Seri Jean Mickaël au cœur du jeu, Odilon Kossonou est contraint de commettre une faute sur Sinayoko qui fonçait tout droit au but. Il écope à juste titre d’un second carton jaune, synonyme d’expulsion. La Côte d’Ivoire, déjà malmenée dans le jeu, doit évoluer en infériorité numérique pendant plus de 45 minutes. À ce moment précis, les 30 millions d’habitants ivoiriens commencent de plus en plus à croire en une possible désillusion, avec une seconde période qui s’annonçait plus que compliquée.
Néné Dorgelès envoie le Mali au septième ciel sur un coup de génie
De retour des vestiaires, le sélectionneur ivoirien procède à une réorganisation tactique. La Côte d’Ivoire n’a plus le choix et elle doit défendre en espérant profiter d’une éventuelle contre-attaque. Comme il fallait s’y attendre, les vagues maliennes se multiplient sur le but ivoirien. La Côte d’Ivoire résiste jusqu’à la 72e minute lorsque Néné Dorgelès, entré en jeu un peu plus tôt, sur un magnifique exploit individuel venu d’ailleurs, délivre le peuple malien avec une frappe enroulée magistrale qui finit sa course en pleine lucarne. À ce moment-là, tout le monde se dit : ça y est, la messe est dite, l’Éléphant ne se relèvera pas cette fois-ci.
Simon Adingra égalise à la 90e minute et redonne espoir à tout un peuple
Alors que l’on s’acheminait tout droit vers la fin du match et que les espoirs ivoiriens s’estompaient de plus belle, comme face au Sénégal au précédent tour, la Côte d’Ivoire va faire preuve d’une force mentale incroyable et d’une résilience hors du commun. À peine entré en jeu, Simon Adingra, la pépite ivoirienne, suite à une frappe contrée de Seko Fofana, surgit de nulle part et égalise pour les Éléphants. Le stade de la paix de Bouaké explose, le peuple ivoirien se remet à croire en un possible miracle lors des prolongations.
Une fin de match complètement folle qui marquera pour toujours le football malien et ivoirien
Avec un score de parité 1-1, Éléphants et Aigles filent en prolongations. Le match devient de plus en plus dur pour les 22 acteurs sur le terrain avec une intensité de jeu et une tension à couper le souffle. Les deux équipes se procurent de belles situations de buts mais ne parviennent pas à concrétiser. Alors que l’on filait tout droit vers la fatidique épreuve des tirs au but, un fait de jeu va totalement changer le cours de l’histoire. Sur une énième accélération de Oumar Diakité, décidément très actif sur son côté depuis son entrée en jeu, un des défenseurs maliens commet une faute largement évitable aux abords de la surface de réparation qui aura de lourdes conséquences. Sur ce coup-franc exécuté par Simon Adingra, Seko Fofana reprend d’une volet du gauche le ballon repoussé par la défense malienne. Oumar Diakité, dévie parfaitement cette frappe d’une talonnade et marque le but de la victoire. La Côte d’Ivoire exulte, le stade en ébullition crie de joie. Les Éléphants l’ont encore fait. Après le miracle de Yamoussoukro face au Sénégal, celui de Bouaké a également eu lieu. La Côte d’Ivoire se qualifie pour les demi-finales et affrontera le Congo le mercredi prochain sous le coup de 20 heures GMT. L’espoir d’une nouvelle étoile continentale demeure toujours.